L’ Appel à la Slow Science :
“Appel-pour-la-fondation-du-mouvement-Slow-Science“
Une Initiative prise au Laboratoire d’Anthropologie de l’Université Nice en 2010
En 2010, Joël Candau directeur du Laboratoire d’Anthropologie de l’Université Nice- Sophia Antipolis (LASMIC), a lancé un appel à la “Slow Science“, un mouvement en réaction à l’accélération croissante de la recherche académique et à la pression exercée sur les chercheurs pour produire rapidement des résultats. Cette initiative, inspirée par les réflexions de Joël Candau sur la mémoire et la temporalité des savoirs, visait à redonner à la recherche le temps nécessaire à une réflexion approfondie et à une production scientifique de qualité.
1. Contexte et Origine de l’Appel
Dans un environnement universitaire de plus en plus dominé par des exigences de publication rapide, d’évaluation quantitative et de compétition pour les financements, de nombreux chercheurs ont exprimé leur inquiétude face à la standardisation et à la superficialité croissante des travaux scientifiques. Joël Candau, anthropologue reconnu pour ses travaux sur la mémoire collective et individuelle, a souligné la nécessité de prendre en compte la temporalité propre à la production des savoirs. C’est dans ce contexte que le Laboratoire d’Anthropologie a pris l’initiative de promouvoir une science plus réfléchie, s’inscrivant dans la mouvance internationale de la “Slow Science“.
2. Principes Fondamentaux de la Slow Science
L’appel à la Slow Science repose sur plusieurs principes clés :
- Redonner du temps à la recherche : encourager une science qui prend le temps de développer des hypothèses solides, d’analyser des données en profondeur et de produire des résultats significatifs.
- Valoriser la qualité plutôt que la quantité : privilégier des contributions originales et rigoureuses plutôt que la multiplication des publications.
- Favoriser l’interdisciplinarité et la collaboration : encourager le dialogue entre disciplines et la construction progressive des savoirs.
- Résister à la pression institutionnelle : critiquer les modes d’évaluation fondés uniquement sur des indicateurs bibliométriques et promouvoir une reconnaissance alternative du travail scientifique.
3. Impact et Résonance de l’Appel
L’initiative du Laboratoire d’Anthropologie a rapidement trouvé un écho au sein de la communauté scientifique, suscitant des débats dans différents cercles académiques. Plusieurs universités et chercheurs ont rejoint cet appel, contribuant à la diffusion du mouvement Slow Science en France et à l’international.
Des conférences et des ateliers ont été organisés pour discuter des moyens concrets de résister à l’impératif de la rapidité et pour promouvoir une recherche plus durable et plus réfléchie.
4. Perspectives et Enjeux Actuels
Plus d’une décennie après cet appel, le débat autour de la Slow Science reste pertinent. Si certaines institutions ont commencé à intégrer des critères d’évaluation plus qualitatifs, la pression pour publier rapidement demeure forte.
Le mouvement continue ainsi de questionner le modèle dominant de la recherche et propose des alternatives pour une science plus humaine, plus collaborative et plus attentive aux enjeux sociétaux.
L’Appel à la Slow Science lancé en 2010 reste une référence pour ceux qui souhaitent défendre une recherche respectueuse du temps long nécessaire à la construction des savoirs.